Face à l’intensification des violences en Syrie, l’action des observateurs de l’ONU suspendue
« En raison de l’intensification de la violence armée ces dix derniers jours […] et des risques encourus, la mission des observateurs de l’ONU suspend ses activités » a annoncé aujourd’hui le chef des observateurs de l’ONU, le général Robert Mood, à la suite de dix jours de grande violence dans le pays au cours desquels plusieurs dizaines de personnes auront été tuées. Alors que la situation en Syrie ne semble toujours pas s’améliorer, quelle attitude adopter face au cas syrien?
Depuis le début de la révolte syrienne, jamais les autorités internationales ne seront parvenues à s’accorder sur l’attitude à adopter face à la répression menée par le régime de Bachar el-Assad sur la population; alors que les affrontements tendent à se multiplier depuis plusieurs semaines entre les forces du régime et les insurgés, aucune solution ne parvient à être trouvée, l’absence de volonté pacifique dans les deux camps et le recours quasi-systématique à la violence en guise de résolution compliquant encore la tâche des observateurs internationaux : depuis le 12 avril 2012, date de la signature du cessez-le-feu Annan, négocié par le délégué de l’ONU Kofi Annan et conclu entre les forces du régime de Bachar el-Assad et les forces de l’opposition syrienne, les violences n’ont cessé de croître dans le pays, celles-ci tendant même à s’accentuer depuis plusieurs jours malgré l’intervention des autorités internationales. Ainsi Homs, bastion de la contestation et théâtre d’attaques répétées depuis mars 2012 et la reprise du quartier rebelle de Baba Amr par le régime, fut-elle aujourd’hui la cible de plusieurs bombardements, menés par les forces du régime et destinés à affaiblir l’opposition, alors que la ville reste encore à ce jour assiégée par près de 30 000 soldats et membres de milices pro-gouvernementales qui tentent de faire tomber les derniers bastions rebelles de la ville.
C’est dans ce contexte dégradé que le général norvégien Robert Mood a aujourd’hui annoncé sa volonté de suspendre l’intervention des quelques 300 « bérets bleus » présents en Syrie en raison de leur exposition importante au risque, induit selon le ministère des Affaires étrangères à Damas de la violence des « groupes terroristes armés » ou rebelles, responsables selon lui des attaques perpétrées contre les observateurs internationaux.
Face au conflit et au non-respect du cessez-le-feu signé le 12 avril dernier, aussi la transition syrienne est-elle aujourd’hui en équilibre, accroissant le risque de voir les affrontements et les pertes civiles encore s’accentuer et posant la question d’une possible intervention militaire dans le pays, la Maison Blanche ayant à la suite de ces attaques stipulé que « plus vite cette transition aura lieu, et plus les chances d’éviter une guerre civile sanglante et longue seront grandes ».
Ainsi une dernière solution a-t-elle été évoquée ces derniers jours face à l’envenimement des violences et des bombardements dans le pays, proposée par l’ancien président du Conseil national syrien, Burhan Ghalioun : substituer les casques bleus, armés contrairement à leurs homologues de l’organisation aux « bérets bleus », de manière à prévenir un nouveau massacre prévu à Homs dans les prochaines semaines.